TeleCoop est un opérateur coopératif. Ses sociétaires qui ont rejoint le projet pour contribuer à la construction d’un opérateur socialement et environnementalement plus vertueux jouent un rôle important dans sa stratégie.
Et comme cela n’a rien d’évident, ils se réunissent et se concertent pour définir comment TeleCoop se positionne sur ces sujets. Ce processus est au cœur de la gouvernance de TeleCoop, et ce qui suit est le résultat de ces échanges sur la sobriété numérique.
à première vue le concept de sobriété peut sembler austère alors que le numérique est plutôt synonyme de progrès. Sans aller à l’encontre de ce progrès, et au contraire pour donner la possibilité au plus grand nombre d’en bénéficier, TeleCoop a pour mission que cela ne se fasse pas au détriment de ce qui nous impacte directement, les limites physiques de notre environnement, et dans ce but propose des façons de produire et consommer des services de télécommunications limitant ces impacts.
Les impacts des usages numériques sur l’environnement et en particulier la consommation d’énergie sont à la fois conséquents et peu connus du grand public. Ainsi en 2019, le numérique représentait 4% des gaz à effet de serre au niveau mondial, soit autant que le trafic aérien qui lui est régulièrement montré du doigt. Surtout ce chiffre pourrait passer à 8% des gaz à effet de serre en 2025 (Source : ADEME – novembre 2019).
Il est urgent de s’engager en faveur d’un numérique responsable et en ligne avec la transition écologique.
Les émissions de gaz à effet de serre illustrent le concept de matérialité déplacée. S’il est en effet difficile de se rendre compte des impacts négatifs du numérique, ces impacts sont en fait importants et il est urgent de s’engager en faveur d’un numérique responsable et en ligne avec la transition écologique.
Certaines bonnes pratiques peuvent d’ores et déjà être promues ; par exemple si l’on sait que l’utilisation du Wifi consomme jusqu’à 23 fois moins d’électricité que la 4G à bande passante et usage équivalent, alors on peut veiller à privilégier le Wifi plutôt que la 4G dès que cela est possible (Source : Green It – 2019).
Encore faut-il avoir le choix d’un Wifi de qualité suffisante. Cette question est cruciale car 77% des téléphones mobiles sont des smartphones qui représentent l’équipement privilégié pour se connecter à internet (pour 51% des Français, contre 31% pour l’ordinateur) (Source : étude CREDOC – 2019).
Déployer la fibre sur les territoires aujourd’hui mal couverts, notamment les zones blanches, peut représenter une réelle alternative pour décongestionner le réseau mobile, en plus d’aider à garantir l’accès à internet comme un service universel.
Étudier son déploiement par rapport à celui de nouvelles infrastructures mobiles paraît donc important pour faire ces choix d’infrastructures en connaissance de cause.
Se poser la question de ce qui est essentiel et de ce qui l’est moins permet d’avancer vers un usage plus responsable, sur le modèle du « moins mais mieux ».
Plus globalement, se poser la question de la sobriété numérique revient aussi à se poser la question d’identifier et qualifier les besoins essentiels d’accès à la ressource numérique.
Le numérique est aussi un fantastique catalyseur de progrès social et environnemental; Telecoop veut donc encourager ce rôle tout en influençant et aidant les professionnels du secteur vers la création de référentiel de la sobriété numérique.
Créer un référentiel commence par une prise de conscience de ses usages mobiles.
C’est pourquoi Telecoop a lancé son premier forfait « sobriété » à 2€ le Giga, qui incite à réfléchir à sa consommation de données. Et cela commence dès la souscription lorsqu’est demandée la consommation moyenne des 6 derniers mois pour estimer le montant mensuel de la facture.
Cette façon d’envisager sa consommation de données se positionne à contrario des forfaits illimités ou comprenant un très haut niveau de datas. Avec ce type de forfaits, très présents sur le marché, la plupart d’entre nous sommes incapables de donner un ordre de grandeur de notre consommation mobile.
Mais avons-nous vraiment besoin d’autant de données ? Dans ce sens, Telecoop soutient la proposition de la mission d’information du Sénat d’interdire ces forfaits illimités qui prive le consommateur de cette prise de conscience.
Par ailleurs, les applications numériques que l’on utilise peuvent aussi avoir un impact fort sur son niveau de consommation de données. C’est pourquoi Telecoop souhaite aussi soutenir la création d’une plateforme regroupant les applications courantes les plus légères afin de promouvoir leur utilisation.
Le numérique, ce sont des ressources et les moyens d’y accéder, qui s’accompagnent d’une empreinte environnementale et sociale. Comme dans d’autres secteurs tels que l’alimentation ou la mode, se poser la question de ce qui est essentiel et de ce qui l’est moins permet d’avancer vers un usage plus responsable, sur le modèle du « moins mais mieux ».
Éclairer les consommateurs mais surtout influencer les professionnels du secteur et les pouvoirs publics sur ces impacts et leur permettre d’utiliser au mieux ces ressources est au cœur du projet Telecoop.
Merci à Cécile Decker, sociétaire de TeleCoop pour cet article !